Robert Enrietti In Memoriam

Robert ENRIETTI vous salue…

Nous ne reverrons plus sa silhouette. Ni son sourire jamais caché par ses lunettes, qui bien que lui prenant la moitié du visage ne réussissait pas à éclipser son espièglerie ou sa faconde.

Un conteur, un historien, et une mémoire ambulante qui rappelait nombre de souvenirs. Une encyclopédie de l’athlétisme, en quelque sorte…

Lui qui avait choisi ses couleurs faisait partie de ce team monégasque qui arrivait toujours, lors des interclubs par exemple, à fédérer les énergies et à boucher les trous. Un véritable couteau suisse (n’en déplaise à notre ami SAS le Prince Albert II de Monaco pour le parallèle osé), qui œuvrait au four et au moulin, savait trouver le bon mot pour chacun, avec une bonhomie sudiste chaleureuse, sans se départir d’une élégance, d’un port altier en toutes circonstances, ce qui en faisait une sorte de caméléon. 

Du protocole à la logistique, à l’AS Monaco, Robert aura tout fait, tout connu. Il faisait partie de ces fondateurs du Meeting Herculis devenu la référence mondiale, parti de rien à une époque où nous avions également la chance d’avoir le Meeting Nikaïa. Robert, dans sa dernière ligne droite, y sévissait à la logistique matérielle des juges, et savait dépanner toutes et tous, même lorsque les sponsors et équipementiers avaient commis des boulettes. J’en connais quelques-uns qui comme moi, ont réussi à passer des heures sur le stade avec des chaussures auxquelles ils manquaient 2 pointures, des pantalons trop courts, ou avec des astuces pour en augmenter les tailles. 

Et puis il aura traversé un siècle, avec cette même tignasse, ce « look » reconnaissable d’un bout à l’autre du stade.

Cette ASM, et cette Fédération Monégasque d’Athlétisme avec laquelle nous avions tant œuvré pour signer une convention avec la FFA, enfin renouvelée depuis peu et qui nous permet de pouvoir travailler, organiser, participer, batailler avec nos monégasques amis et voisins, il les connaissait par cœur.

Et nous, nous le connaissions toutes et tous, car il fut élu du Comité départemental 06 dura,t de nombreuses années. Une personnalité comme cela, cela ne s’oublie pas. Surtout en ce qui me concerne, pour avoir pu croiser sa route alors que je n’étais que benjamin, et avoir pris des leçons de dirigeant et quelques… remontrances par ses soins.

Il parait que depuis Stephen LIÉGARD, la Côte est d’Azur… 

Ces jours-ci, le ciel a changé de couleur et s’est teinté de rouge et blanc, en damier ou en diagonale, et cet hommage de la famille de l’athlétisme, c‘était bien le moins que nous pouvions faire, compte tenu du contexte de cette année de mouise, et de la volonté familiale d’une intimité dans le droit fil du personnage.

Ciao Bello, et couvre-chef à la main !

Ivan COSTE-MANIERE